Par quelles voies (voix ?) passe l'amour maternel, une fois les enfants devenus adultes.
C'est le sujet du roman Une femme au téléphone, dans lequel le fil du téléphone semble remplacer le cordon ombilical qui perdure.
Les relations mère-fille... |
Dans ce roman de Carole Fives, lyonnaise d'adoption, seule la mère a voix au chapitre.
Quand la fille décroche, c'est parfois dans les deux sens du terme !
Ce monologue ou échange à sens unique, en dit long sur la psychologie maternelle.
Ainsi, la romancière d'origine lyonnaise apporte cette particularité de rendre compte d'une relation mère-fille, du point de vue de celle qui écoute, narratrice muette, psychanalyste à ses heures.
Cet échange qui exprime la contradiction de l'amour maternel, de l'amour filial, entre culpabilisation et résidus d'amour vrai, mélange d'égoïsme et de maladresse.
Cette inversion parfois frappante de l'ordre de la filiation, résumée dans cette phrase poignante, toute à la fois drôle et terrible : "C'est bête que tu sois ma fille, je t'aurais préféré comme mère en fait. La vie est mal foutue."
Cette phrase qui devrait faire réfléchir nombre de psychologues, psychanalystes et autres psychothérapeutes, lyonnais ou pas !
Bérénice Luboz
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